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Photo OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Municipales : la réforme "Paris-Lyon-Marseille" approuvée à l'Assemblée, avant un terrain miné au Sénat

A un peu moins d'un an des municipales, la réforme du scrutin pour Paris, Lyon et Marseille a passé facilement mercredi le cap de l'Assemblée nationale, avant un examen qui apparaît mal embarqué au Sénat, notamment avec le puissant groupe LR.

La réforme a été largement adoptée dans l'hémicycle mercredi par 183 voix contre 53. Dans le camp des pour : l'essentiel de la coalition gouvernementale, y compris les députés LR semblant pourtant peu avenants initialement.

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Une position qu'une source LR au Sénat attribue à la lutte pour la présidence du parti entre Bruno Retailleau et le patron des députés Laurent Wauquiez. Ce dernier "a retourné sa veste en pensant que Rachida Dati (ministre de la Culture, candidate potentielle à Paris) l'aiderait pour la présidence LR", assure-t-elle.

A l'Assemblée le Rassemblement national et La France insoumise ont eux aussi voté pour, Bastien Lachaud (LFI) saluant un nouveau "scrutin plus lisible, plus démocratique". "Les Marseillais, les Parisiens et les Lyonnais votaient quelque part par procuration (...) à présent ils choisiront leur maire", a défendu Franck Allisio, potentiel candidat RN dans la cité phocéenne.

Une circonscription unique

Initiée par le député de Paris Sylvain Maillard (Renaissance), la proposition de loi mettrait fin au mode de scrutin mis en place en 1982, en vertu duquel les électeurs à Paris, Lyon et Marseille votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, les élus du haut de la liste siégeant au conseil d'arrondissement et au conseil municipal.

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Un dispositif qui a "abîmé la gouvernance de nos trois villes", a martelé M. Maillard, alors que le mode de scrutin peut aboutir à l'élection d'un maire avec une minorité de voix, et à une élection se jouant dans une poignée d'arrondissements clés. Son texte prévoit d'instaurer deux scrutins distincts, l'un pour élire les conseillers d'arrondissement ou de secteur, l'autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.

Mais les opposants, dont l'essentiel de la gauche hors LFI, critiquent une réforme mal préparée, et suspectent les macronistes de vouloir modifier le scrutin pour tenter de remporter Paris.

"Charpie" au Sénat ?

"Au lieu de s'interroger sur les causes de leur défaite" en 2020, les macronistes parisiens "essayent de trouver dans le mode de scrutin une raison annexe", a tancé le communiste Stéphane Peu. Le rapporteur MoDem Jean-Paul Mattei a proposé, sans succès, d'exclure Lyon de la réforme, qui aboutirait à instaurer trois scrutins le même jour (arrondissements, ville et métropole).

Le texte propose aussi d'abaisser à 25% la prime majoritaire pour la liste arrivée en tête, au lieu de 50%, comme c'est aujourd'hui le cas partout en France, un autre grief pour les opposants. "La voix de chaque citoyen doit avoir la même valeur", a souligné sur X le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola, saluant l'adoption du texte qu'il a défendu dans l'hémicycle, et promettant de rechercher un "consensus" au Sénat.

Mais la chambre haute n'attend pas à bras ouverts, l'influent patron du Sénat Gérard Larcher (LR) ayant déjà dit tout le mal qu'il pensait de la démarche à moins d'un an des municipales. "Pour nous à Paris ce sera la disparition des Républicains politiquement", note une élue LR, estimant que le groupe de droite, le plus important du Sénat, sera "très majoritairement contre".

Une source parlementaire sénatoriale juge "qu'il y a une majorité pour rejeter le texte". Selon plusieurs sources au sein du groupe, les socialistes sont également très majoritairement opposés. "On sait très bien que le Sénat va mettre le texte en charpie. Tout va se jouer en commission mixte paritaire", pense une source gouvernementale, qui ne croît pas à un rejet pur et simple des sénateurs.

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