Être pris en charge en état d'ivresse sur la voie publique pourra désormais vous coûter cher. La Ville de Lyon veut sensibiliser au "coût, pour la collectivité, d’un acte individuel".
L'ivresse sur la voie publique pourra désormais vous coûter cher. Pour lutter contre l'augmentation des cas, et le coût engendré par celle-ci, la Ville de Lyon va désormais faire payer les personnes prises en charge en situation d'ivresse manifeste sur la voie publique. Le projet de délibération sera examiné par le conseil municipal jeudi 27 mars.
69 prises en charge en 2024, 82 en 2023
La loi oblige en effet les policiers municipaux à transporter toute personne ivre à l’hôpital pour qu'un médecin vérifie si l’état de santé du mis en cause est compatible avec le placement en cellule de dégrisement puis le conduire vers une chambre de sureté. Depuis 2005, la Ville de Lyon travaille en partenariat avec SOS Médecins Lyon afin d'éviter l'immobilisation de policiers dans des hôpitaux. L'association envoie directement un médecin dans les locaux de la direction interdépartementale de la police nationale pour réaliser l'examen de la personne prise en charge en état d'ivresse.
"En 2024, 69 examens sur des personnes en état d’ivresse publique manifeste ont ainsi pu être pratiqués par SOS Médecins Lyon, dans les locaux mis à disposition par la Police Nationale. La prise en charge financière par la Ville de Lyon s’est élevée 5 984 €", indique la collectivité. C'est moins qu'en 2023 où 82 examens avaient été effectués. Mais dans le cadre de sa politique de lutte contre ce phénomène, la Ville de Lyon va donc désormais facturer 150 € à toute personne prise en charge.
Les personnes en grande précarité ne seront pas concernées
"La prise en charge d’une personne en ivresse publique manifeste nécessite, pour les services municipaux, la disponibilité des agents de police municipale (...) Le temps ainsi passé implique donc, outre les coûts du transport, une mobilisation exclusive de ces agents, lesquels ne peuvent alors pas être mobilisés à d’autres missions primordiales de prévention et de sécurisation de la voie publique", justifie la collectivité dans son projet de délibération.
La Ville indique qu'elle souhaite avant tout faire prendre conscience aux personnes concernées "du danger qu’elles encourent et font encourir et du coût, pour la collectivité, d’un acte individuel". Mais côté finances, l'opération pourrait s'avérer intéressante aussi puisqu'avec 69 prises en charge en 2024, cette mesure aurait rapporté 10 350 € à la collectivité, soit plus que les 5 984 € qu'elle a dépensé la même année dans le cadre de sa convention avec SOS Médecins.
Elles précise toutefois que "les personnes en grande précarité, à savoir celles qui sont dépourvues de ressources financières et de logement fixe, seront exclues de cette facturation afin de ne pas obérer leur réinsertion". Dans les Hauts-de-France, la commune de Denain a de son côté décidé de facturer 300 € à chaque personne concernée.
logique
sinon c'est nous dans nos impots et ce qui est depensé la pourriat l'etre pour le service public !
Mais où sont donc passés ceux qui critiquent l'exécutif lyonnais en disant qu'il n'agit pas assez pour notre sécurité ? On ne les entend plus...
"Les personnes en grande précarité ne seront pas concernées" mais ce sont pourtant eux qi sont souvent les plus touchés par l'ivresse...