Jérémie Bréaud
Jérémie Bréaud

Présidence de LR : "Laurent Wauquiez a une liberté de parole", note Jérémie Bréaud

Jérémie Bréaud , maire de Bron et président de la fédération LR du Rhône, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Jérémie Bréaud, président de la fédération LR du Rhône et maire de Bron, a signé avec d'autres élus de droite de la Métropole de Lyon un appel à soutenir la candidature de Laurent Wauquiez pour l'élection à la présidence des Républicains. Il fera face à Bruno Retailleau qui a engrangé de nombreux soutiens. Une concurrence inattendue pour Jérémie Bréaud : "Trahison, le mot est toujours fort, vous savez, mais effectivement, l'idée c'était de mettre en place un duo, Bruno Retailleau à l'intérieur et Laurent Wauquiez qui s'occupait depuis l'été dernier de la refondation du parti. Effectivement, ça c'était un duo, un binôme qui plaisait beaucoup aux militants, aux adhérents. Maintenant, il y a une élection avec deux candidats dont acte".

Pour Jérémie Bréaud, Laurent Wauquiez propose un meilleur profil puisqu'il n'appartient pas au gouvernement : "l'une des raisons pour lesquelles je soutiens effectivement Laurent Wauquiez, c'est la question de la liberté de parole, de l'indépendance de parole. Quand on est au gouvernement, il y a une certaine solidarité à avoir avec le premier ministre Bayrou (...) On a besoin d'un chef de parti avec une parole libre et indépendante. Et c'est pour ça que, hormis également aussi les questions de la fidélité à Laurent Wauquiez, également le fait aussi qu'il y a une solidarité aussi locale, régionale, j'ai la chance de faire partie d'exécutifs de la région. Je vois à quel point Laurent a la carrure pour aller encore plus haut après. Mais là, à court terme, c'est ce que veulent les militants. Les militants, ils veulent quelqu'un qui peut s'exprimer librement et dire à François Bayrou quand ça va bien, mais dire aussi à François Bayrou quand ça va mal".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Jérémie Bréaud

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Jérémie Bréaud. Vous êtes maire Les Républicains de Bron, aussi président de la Fédération des Républicains du Rhône. On vous a fait venir pour parler de l'élection pour la présidence de votre famille politique, élection à laquelle participent deux candidats, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. Vous, vous avez fait le choix et vous avez annoncé publiquement avec d'autres élus de la métropole votre soutien à Laurent Wauquiez, on voit que c'est peut-être un match qui va être difficile à gagner pour Laurent Wauquiez, qui est une sorte de phénomène de mode autour de Bruno Retailleau. Est-ce que vous pensez que cette victoire-là pour Laurent Wauquiez est encore possible ?

Évidemment que oui, vous savez, il n'y a aucune élection gagnée d'avance ou perdue d'avance. Ce que je voudrais dire d'abord, c'est que c'est une chance pour notre famille politique que d'avoir une élection durant laquelle il va s'installer un véritable débat démocratique entre deux candidats de grande qualité, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.

Ce qui n'était pas totalement prévu au début, puisque dans l'entourage de Laurent Wauquiez, on évoque l'existence d'un pacte de soutien de Bruno Retailleau à Laurent Wauquiez qui ne devait pas se croiser le fer pour cette élection-là. Il y a eu une forme de trahison ?

Trahison, le mot est toujours fort, vous savez, mais effectivement, l'idée c'était de mettre en place un duo, Bruno Retailleau à l'intérieur et Laurent Wauquiez qui s'occupait depuis l'été dernier de la refondation du parti. Effectivement, ça c'était un duo, un binôme qui plaisait beaucoup aux militants, aux adhérents. Maintenant, il y a une élection avec deux candidats dont acte, nous avons encore deux mois devant nous pour élire celui qui va nous représenter à la tête du mouvement. On a la chance que la question du chef, du leadership se pose, contrairement à d'autres partis où le chef qui est en place est automatiquement pendant des décennies. Donc vous savez, il faut aborder ces choses-là sereinement. L'idée, ce n'est pas de faire campagne contre quelqu'un, c'est de rester élégant tout au long de la campagne, c'est ce qui est en train de se passer, donc chacun va exposer sa vision du parti, sur la vision de la refondation du mouvement et puis le 17 mai, on se rangera tous derrière celui qui aura gagné l'élection.

À part sur la question de la personnalité, on n'a pas l'impression qu'il y ait quand même politiquement de vraies lignes de fracture entre les deux et ça peut donner l'impression qu'il y a une forme de surenchère pour aller toujours plus à la droite du parti. Ce qui peut s'entendre dans une élection militante, mais finalement, qu'est-ce que ça va montrer sur le fond ?

Vous serez d'accord pour dire que c'est plutôt rassurant que les deux portent plus ou moins le même message, c'est-à-dire qu'il y a un socle de valeurs commune à tous. Maintenant, la vraie différence pour moi, et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je soutiens effectivement Laurent Wauquiez, c'est la question de la liberté de parole, de l'indépendance de parole. Quand on est au gouvernement, il y a une certaine solidarité à avoir avec le premier ministre Bayrou.


Bruno Retailleau n'est peut-être pas le ministre qui a le plus de solidarité, il n'hésite pas à recadrer certains ministres sur des sujets qu'il les concerne...

Vous l'avez vu également, on l'a vu pour la nomination de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel, ancien socialiste, on n'a pas entendu beaucoup les membres de gouvernement s'offusquer de sa nomination. Pourquoi ? Parce qu'il y a forcément une solidarité gouvernementale et c'est pour ça que, vous savez, il ne faut pas qu'on se trompe d'élection. Le 17 mai, on n'est pas en train d'élire celui qui va nous représenter pour la présidentielle. On fera ça dans un deuxième temps. Là, on a besoin de quoi ? On a besoin d'un chef de parti avec une parole libre et indépendante. Et c'est pour ça que, hormis également aussi les questions de la fidélité à Laurent Wauquiez, également le fait aussi qu'il y a une solidarité aussi locale, régionale, j'ai la chance de faire partie d'exécutifs de la région. Je vois à quel point Laurent a la carrure pour aller encore plus haut après. Mais là, à court terme, c'est ce que veulent les militants. Les militants, ils veulent quelqu'un qui peut s'exprimer librement et dire à François Bayrou quand ça va bien, mais dire aussi à François Bayrou quand ça va mal.

Je voulais évoquer un autre dossier plus local, celui-là qui concerne la désignation du candidat pour les élections municipales à Lyon. Pour la métropole de Lyon, il y a eu une primaire. Pour l'élection municipale à Lyon, pour trancher finalement entre Pierre Oliver et Béatrice De Montille, ça passera par une commission nationale d'investiture. Est-ce qu'elle aura lieu avant la désignation du nouveau président des Républicains ? Quel est le calendrier prévu pour Lyon ?

Permettez-moi juste de dire deux choses avant. Vous avez omis de citer Christophe Marguin également. Même s'il ne se place pas toujours dans le processus ? Déjà pour la métropole, juste en dire un petit mot. On a réussi à désigner notre candidate d'une façon totalement démocratique. Donc là, nous avons effectivement une candidate, Véronique Sarselli derrière laquelle nous sommes toutes et tous en place pour l'emmener à la victoire. Lyon, la situation est un peu différente. Nous avons effectivement pour l'instant trois candidates qualités. Pierre Oliver, le maire du deuxième, Béatrice de Monti lleet Christophe Marguin. Dans les semaines ou les mois qui viennent, il devrait y avoir effectivement une commission nationale d'investiture.

Mais elle aura lieu avant ou après l'élection du nouveau président ?

Pour l'instant, ce n'est pas encore fixé au calendrier donc je ne peux pas vous répondre.

Parce que ça peut changer pas mal de choses peut-être sur la désignation. Pierre Oliver est un proche de Laurent Wauquiez. Si Laurent Wauquiez n'est plus président des Républicains, on peut imaginer que la décision sera différente ?

Je ne pense pas que ce soit comme ça qu'il faut raisonner. La seule question, c'est qui peut nous amener à la victoire ? Que Bruno Retailleau soit président ou Laurent Wauquiez, la question reste la même. C'est qui est le mieux placé pour nous amener à la victoire ? Je ne pense pas que l'élection de la présidence des Républicains aura une influence sur le choix final.

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