Grève à Vencorex. (Photo JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Reprise de Vencorex : la "profonde indignation" des socialistes "devant la réaction tardive et insuffisante de la Région Auvergne-Rhône-Alpes"

Les socialistes ont exprimé leur colère contre la région Auvergne-Rhône-Alpes après que le tribunal de commerce de Lyon a attribué la reprise de l’entreprise Vencorex au groupe chinois Wanhua

La nouvelle est tombée le 10 avril, le tribunal de commerce de Lyon a attribué la reprise de l’entreprise Vencorex (Isère) au groupe chinois Wanhua, via sa filiale hongroise BorsodChem. Le groupe a d’ores et déjà annoncé qu’il ne gardera qu’une cinquantaine d’emplois sur les 450, selon la décision du tribunal de commerce de Lyon. 

Pour rappel, des salariés de Vencorex et des collectivités locales s’étaient attelés à la création d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) afin de protéger les emplois menacés. Cette dernière a finalement été jugée "irrecevable" par le tribunal de commerce de Lyon, car les "financements (...) n'ont pas été réunis."

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"La Région n’a jamais concrétisé son soutien"

Dans un communiqué publié peu de temps après l’annonce, le groupe Socialiste, Écologiste et Démocrate à la Région Auvergne-Rhône-Alpes annonce "prendre acte" de la décision du tribunal de commerce de Lyon, exprimant dans le même temps sa "profonde indignation devant la réaction tardive et insuffisante de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui revendique aujourd’hui sa mobilisation, mais dont l’engagement concret et formel en faveur du projet de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) n’a jamais été acté à temps." Si la Région assurait avoir "participé à l'élaboration de toutes les solutions alternatives et notamment son engagement dans la SCIC", le groupe socialiste déplore que cette dernière "n’a jamais concrétisé son soutien. Aucune lettre officielle signée, aucun montant engagé, aucune visibilité donnée aux porteurs du projet."

Et d’ajouter : "Il est facile de se féliciter de la sauvegarde de 54 postes, mais comment ne pas regretter que plus de 250 autres n’aient pu l’être, faute d’un véritable élan régional ? Ce silence stratégique, dans les jours décisifs précédant la décision du tribunal, interroge. À l’heure où l’on parle de souveraineté industrielle, de relocalisation et de transition écologique, la Région aurait dû se tenir aux côtés des salariés, des élus locaux et des syndicats mobilisés autour d’un projet innovant et porteur de sens." 

"Matignon et l’Élysée sont restés figés dans une posture de façade" 

Le constat est tout aussi amère du côté de la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT. Celle-ci a également dénoncé l’attitude de l’État depuis l’annonce de la faillite de Vencorex. "Matignon et l’Élysée sont restés figés dans une posture de façade depuis l’annonce de la faillite, adoptant une attitude en totale contradiction avec leurs discours sur la réindustrialisation et la souveraineté. Ce désengagement ne traduit pas seulement un profond mépris envers les travailleurs : il s’apparente à une véritable trahison", lance-t-elle. 

"Pour la FNIC-CGT, la posture de nos dirigeants ne fait que confirmer l’évidence : un État totalement soumis aux logiques du capital, incapable d’accepter que des travailleurs s’organisent pour construire une alternative. Cette bataille n’a pas abouti, mais la guerre que fait le capital au monde du travail est loin d’être gagnée", déplore encore le syndicat. Et de conclure : "Aujourd’hui, le tribunal a mis un clap de fin non seulement sur les espoirs que portait ce projet coopératif, mais aussi sur une aventure industrielle emblématique pour toute une région."

Lire aussi : La patronne de la CFDT à Lyon pour soutenir les salariés de Vencorex

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