En visite à Lyon, un Américain publie une lettre ouverte invitant les responsables politiques, les citoyens et "les gardiens de la mémoire urbaine", à "prendre position" contre le graffiti sauvage.
"Je m’appelle John Michael Solar, citoyen américain actuellement en visite à
Lyon, et je vous écris depuis le cœur, avec tristesse et indignation."
La "Lettre ouverte aux autorités et médias de Lyon concernant la prolifération
du graffiti" a été envoyée mardi 8 avril à Lyon Capitale, au maire de Lyon Grégory Doucet et à Laurent Wauquiez, conseiller spécial de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
"Lyon est une ville d’une richesse culturelle et architecturale incomparable, mais
je suis profondément troublé par la prolifération des graffitis qui souillent ses bâtiments publics et privés — y compris des trésors historiques soigneusement transmis à travers les siècles."
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"Le graffiti sauvage détruit l’harmonie visuelle de la ville, efface la mémoire collective et dénature le travail des générations passées"
Joint par Lyon Capitale, cet avocat plaidant à Houston, au Texas, fondateur et associé directeur du cabinet d'avocats Solar (reconnu comme l'un des avocats spécialisés en dommages corporels les plus expérimentés des Etats-Unis selon nos recherches) est en visite à Lyon depuis mardi. Son séjour prend fin mercredi soir. En couple avec des amis, le petit groupe a fait le tour de Lyon en bus Hop On Hop Off (Lyon City Tour) et a "beaucoup marché" dans la Presqu'Ile et le Vieux-Lyon. "En tant que visiteur de cette ville extraordinaire, j’ai ressenti le besoin d’exprimer à la fois mon admiration et mon inquiétude. Soyons clairs : cette lettre ne se voulait pas une critique, mais bien un témoignage de respect et d’affection. L’histoire de Lyon, son architecture et son cadre naturel m’ont profondément ému - au point d’écrire cette lettre, avant tout pour célébrer une beauté que j’ai trouvée trop souvent négligée. Mais il m’était difficile d’ignorer combien cette beauté est parfois masquée par une quantité impressionnante de graffitis, dont beaucoup semblent plus négligents que créatifs ou engagés."
En prenant soin d'ahouter : "à Houston, nous avons aussi des graffiti, mais pas votre belle histoire, ni votre architecture."
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"Créez des zones d’expression, durcissez les sanctions, mobilisez les jeunes
autour d’un projet commun"
Dans sa "Lettre ouverte", ce touriste Américain parle de " fléau" qui n’est "pas une forme d’art mais un acte de vandalisme qui détruit l’harmonie visuelle de la ville, efface la mémoire collective et dénature le travail des générations passées", ajoutant que "ce n’est pas de l’expression, c’est de l’appropriation illégitime — un cri d’ego peint sur les murs d’un patrimoine commun."
Il termine sa lettre ouverte en invitant responsables politiques, journalistes,
producteurs, citoyens et gardiens de la mémoire urbaine, à prendre position.
"Créez des zones d’expression, durcissez les sanctions, mobilisez les jeunes
autour d’un projet commun. Mais surtout, ne laissez pas le silence couvrir
ce saccage du patrimoine. Il ne s’agit pas d’étouffer la créativité. Il s’agit de l’orienter, de l’encadrer, de lui offrir des espaces légitimes, sans sacrifier les murs de pierre qui racontent notre histoire."
La mairie de Lyon, à qui a été adressée la lettre ouverte, n'a pas (encore ?) répondu. Lundi 7 avril, elle a annoncé qu'elle allait accélérer le détagage des quais de Saône. Il aura fallu près de deux ans, après une vive polémique, pour que la Métropole et la Ville accordent leurs violons et s'engagent concrètement à nettoyer les bas-ports de Lyon.
"La Ville ne laissera pas son patrimoine se dégrader"
Plus globalement, "la Ville ne laissera pas son patrimoine se dégrader" assure l'adjoint en charge de la tranquillité publique, Mohamed Chihi.
En 2024, 9 000 interventions ont été réalisées assure Mohamed Chihi, qui précise que la priorité est donnée aux tags "injurieux, racistes et haineux avec une intervention immédiate", assure-t-il. 15 000 m2 ont par ailleurs été traités depuis le début de l'année 2025 par l'entreprise choisie par la Ville, notamment sur la partie des quais de Saône située dans le secteur classé Unesco.
Côté répression, l'affaire est "compliquée" poursuit l'adjoint en charge de la sécurité, qui indique que moins d'une dizaine de personnes ont été interpellées en 2024 pour des tags. "Nous devons les prendre en flagrant délit, l'identification à postériori est difficile", assure Mohamed Chihi, qui en appelle à "la responsabilité de chacun". Pas sûr que le message soit entendu.
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Depuis 6 ans, la dégradation de la ville est patente alors que les khmers on cru améliorer l'espace urbain !
Allez donc en Amérique, vous changerez de discours, croyez moi. Dès qu'on sort des malls ou des gated communities ultra-friqués et fliqués, les villes américaines c'est répugnant de saleté et de pollution sonore, visuelle, de déchets., de drogués agressifs en plein jour, de laideur architecturale, de circulation étouffante, de gens rendus obèses par la pauvreté et la junk food...un cauchemar.
Cest la meilleure. Depuis quand les Américains seraient-ils fondés à donner des leçons à l'Europe? Eux qui ont inventé le tag et dont les villes se signalent par des pyramides de carcasses de voitures, une pollution constante, un contraste effrayant entre les lieux privés ultra-propres et ultra- fliqués d'un côté, et de l'autre des lieux publics répugnants et dangereux car abandonnés par l'Etat fédéral depuis des décennies. Touristes américains, ayez la décence de la boucler côté gestion collective des villes. Sinon, Yankees go home.