Téléphonie mobile : Collomb sur messagerie

Rien de tel vendredi. Les partisans du principe de précaution devront encore attendre.

Cinq jours après l'appel de vingt scientifiques contre les dangers du portable, la conférence organisée vendredi 20 juin par la ville de Lyon sur le sujet promettait d'être chaude. Elle le fut. Quatre heures durant, la majorité du public, (environ 300 personnes) acquise au principe de précaution, a fortement montré sa désapprobation à l'égard des intervenants qui expliquaient que les antennes relais ne faisaient courir aucun danger. Jean-Marie Danjou, représentant des opérateurs, comme Denis Zmirou, directeur de recherche de l'Inserm, étaient copieusement conspués. A l'inverse, les scientifiques et dirigeants associatifs défendant l'abaissement du seuil d'exposition aux champs électromagnétiques à 0,6 volts par mètre, au nom du principe de précaution, recueillaient les applaudissements de la salle.

Au terme des quatre heures de ce marathon, tout le monde attendait les engagements du maire (PS) de Lyon. Mais Gérard Collomb était aux abonnés absents et a préféré envoyer deux de ses adjoints Verts : Gilles Buna (urbanisme) et Mireille Roy (écologie urbaine). Problème : ils n'ont pas tenu le même discours.

Pour Gilles Buna, l'action doit surtout se situer au niveau législatif : "les collectivités sont condamnées au bricolage (...). Imposons donc une norme nationale qui baisse les seuils d'exposition". Pour sa collègue Mireille Roy, au contraire, l'heure est à l'action. Elle qui se déclare ouvertement favorable au principe de précaution, a répété des engagements déjà donnés aux parents d'élèves : le démontage des antennes à proximité des écoles et le lancement d'une "campagne offensive sur les bons usages du portables". Puis elle s'est prononcée pour une "limitation de la puissance des antennes tout en conservant une bonne couverture".

Cacophonie
Après ces deux déclarations, associations et parents d'élèves du CLESA (Collectif Lyonnais Ecole Sans Antennes) à l'origine de cette conférence, se montraient déçus. Ils auraient préféré entendre une déclaration forte et univoque du maire de Lyon, en suivant le modèle de Besançon ou de Valence (lire encadré). Edith Oresta, vice-présidente de l'association Santé Environnement Rhône-Alpes, avouait son pessimisme : "cette cacophonie ne va pas aider à faire avancer sur le sujet". Malgré tout, les parents d'élèves se veulent optimistes. "Cette conférence est un premier pas, explique Richard Bosquillon du CLESA. Même s'il faudra faire une analyse de texte pour comprendre le sens des propos de Mireille Roy".
Grand absent de cette conférence, Gérard Collomb devra rapidement trancher.

S'il décide de donner la primauté à Mireille Roy pour prendre en charge le dossier, les associations pourraient voir leurs revendications aboutir concernant la baisse du niveau d'exposition au champ électromagnétique. Car, en ménageant, les uns et les autres, le maire de Lyon est soupçonné de faire le jeu des opérateurs. Et la gronde gagne son camp, Nathalie Perrin en tête.

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