La vie est belle de Roberto Benigni
La vie est belle de Roberto Benigni

Un nouveau festival de cinéma en plein cœur du Vieux-Lyon cet été

Roland Stevenot, à l'origine du Festival du Film Européen du Vieux Lyon, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Du 19 au 23 juillet, la première édition du Festival du Film Européen investira la cour du Palais Saint-Jean, en plein cœur du Vieux-Lyon. Un événement culturel en plein air, gratuit et ouvert à tous, initié par Roland Stevenot, membre de l'association Argaya. Invité de l'émission 6 minutes chrono, il est revenu sur la genèse du projet et ses ambitions.

Un festival ancré dans un cadre exceptionnel

L'idée trottait dans la tête de Roland Stevenot depuis longtemps. "J'ai toujours rêvé, en passant devant cette cour, de me dire : 'C'est quand même un bel endroit pour une projection de cinéma.' " Passionné de cinéma et habitant du Vieux-Lyon, il a souhaité proposer un événement qui rassemble les Lyonnais autour du 7e art, tout en mettant en valeur un lieu emblématique de la ville.

L'ambition du festival est donc claire : recréer un espace de partage et de rencontre autour du cinéma, dans le contexte d'un quartier marqué par un exode progressif des habitants qui doivent faire face à des flux touristiques de plus en plus importants. "Ce festival doit aussi créer du lien entre les habitants, qui vont vivre une émotion collective", affirme-t-il.

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Une programmation sous le signe du désir

La sélection des films pour cette première édition reflète une thématique forte : le désir. Au programme : Simone, le voyage du siècle d'Olivier Dahan, The Commitments d'Alan Parker, Les Ailes du désir de Wim Wenders, La Vie est belle de Roberto Benigni et Tout sur ma mère de Pedro Almodóvar.

"Le désir d'être ensemble, de partager des moments. On aurait pu choisir un autre angle, comme la construction de l'Europe, mais c'est cette idée de désir collectif qui nous a guidés", explique Roland Stevenot.

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Une première édition avant de voir plus grand

Pour cette année inaugurale, les organisateurs prévoient d'accueillir environ 500 spectateurs par soir, en accord avec les normes de sécurité en vigueur. L'événement, soutenu par l'Institut Lumière et en partenariat avec le Musée du Cinéma et de la Miniature, a reçu le feu vert de la municipalité.

Une campagne de financement participatif a également été lancée pour renforcer l'implication citoyenne. "Nous avons lancé une cagnotte pour montrer que le projet repose sur un soutien citoyen, au-delà des subventions", précise l'initiateur du festival.

Gratuit et accessible à tous, le Festival du Film Européen espère devenir un rendez-vous incontournable de l'été lyonnais et se projette déjà vers une seconde édition en 2026.

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Plus de détails dans la vidéo :


Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de culture et de cinéma puisque du 19 juillet au 23 juillet se tient la première édition du festival du film européen dans un cadre exceptionnel : la cour du Palais Saint-Jean, au cœur du Vieux-Lyon. Ce sera en plein air, ce sera gratuit, et pour en parler nous recevons Roland Stevenot, adhérent de l'association Argaya et à l'origine du projet. Bonjour Roland Stevenot, merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. Vous portez ce projet avec le soutien de l'Institut Lumière et vous êtes en partenariat avec le musée du cinéma et de la miniature de Lyon. Est-ce que vous pouvez un peu nous présenter votre festival ?

Alors rapidement, j'habite le Vieux-Lyon, je travaille dans le monde de l'image depuis pas mal d'années et je suis passionné de cinéma. Il m'a paru tout à fait intéressant et légitime de porter un projet de cinéma pour tous dans ce magnifique décor qu'est la cour du Palais Saint-Jean.

Est-ce que vous pouvez nous raconter la genèse de ce projet ? C'est une idée que vous aviez depuis longtemps ?

J'ai toujours rêvé, en passant devant cette cour, de me dire : "C'est quand même un bel endroit pour une projection de cinéma." Comme je pratique le cinéma en plein air dans la ville de Lyon, je me suis dit qu'à Saint-Jean, il n'y avait rien. Bertrand Tavernier a tourné "L'Horloger de Saint-Paul" en 1974. Il a été un des protecteurs du patrimoine lyonnais, et pourtant, aujourd'hui, il n'y a pas de cinéma dans le Vieux-Lyon. C'est ce qui m'a motivé.

Il n'y a jamais eu de cinéma dans le Vieux-Lyon ?

Il y avait un cinéma rue Duboeuf, mais il est devenu un garage. Mon idée est donc de monter un projet et, surtout, de créer de l'interaction entre les citoyens. Il y a un fort tourisme, mais ce festival doit aussi créer du lien entre les habitants, qui vont vivre une émotion collective.

Oui, le cinéma, c'est un lieu de vie, pas un simple lieu de passage. C'est pour les Lyonnais, pas seulement pour les touristes.

Exactement, c'est pour tout le monde.

Combien de personnes attendez-vous chaque soir dans la cour du Palais Saint-Jean ?

On estime à 500 personnes par soir. On pourrait aller au-delà, mais il faut respecter les normes de sécurité. Cette première édition est cruciale : c'est toujours le plus difficile à organiser. On donne tout pour que 500 personnes puissent en profiter chaque soir, avant de développer une deuxième édition en 2026.

Il faut donc déjà anticiper la suite. Aujourd'hui, où en êtes-vous ? Le projet est-il validé ? Vous avez toutes les autorisations ?

Oui, nous avons l'autorisation de M. Sylvain Godinot, adjoint en charge du patrimoine. La cour du Palais Saint-Jean n'appartient pas à l'Eglise, contrairement à ce que certains pensent, mais à la Ville de Lyon. Il a fallu obtenir une autorisation spéciale, votée en conseil municipal.

Tout est donc très encadré. Parlons maintenant un peu des films présentés. Voici la liste : "Simone, le voyage du siècle" d'Olivier Dahan, "The Commitments" d'Alan Parker, "Les Ailes du désir" de Wim Wenders, "Nous nous sommes tant aimés" d'Ettore Scola et "Tout sur ma mère" de Pedro Almodóvar. Quel est le fil rouge de cette sélection ?

Petite correction : "Nous nous sommes tant aimés" a été remplacé par "La Vie est belle".

D'accord, pardon.

On commence avec "Simone, le voyage du siècle" et on termine avec "Tout sur ma mère". Deux portraits de femmes fortes. Simone Veil, elle a survécu à l'Holocauste, elle est devenue ministre d'État, puis présidente du Parlement européen. Pour une première édition consacrée au cinéma européen, c'était évident. "The Commitments", c'est un film très musical, qui parle de rassembler des gens autour d'une passion commune, qui désire vivre quelque chose de collectif. "Les Ailes du désir", c'est un ange qui veut devenir humain par amour. "La Vie est belle", ça traite un énorme sujet, celui de l'Holocauste, avec parfois de la comédie, c'est très touchant et ça questionne quand même par rapport à l'époque qu'on vit aujourd'hui. Enfin, "Tout sur ma mère", c'est une femme qui, après la mort de son fils, se jure de respecter la volonté de son fils, qui est quand même de recréer un lien avec son père. Son fils n'est plus là mais elle veut essayer de ressouder parce qu'elle s'est engagée, donc c'est aussi un désir et elle veut aller plus loin.

Donc, le fil rouge, c'est le désir ?

Exactement. Le désir d'être ensemble, de partager des moments. On aurait pu choisir un autre angle, comme la construction de l'Europe, mais c'est cette idée de désir collectif qui nous a guidés.

Ce sont en tout cas des chefs-d'œuvre du cinéma. Pour terminer, comment peut-on soutenir votre projet ? Les Lyonnais peuvent-ils s'engager ?

Bien sûr ! Nous avons lancé une cagnotte pour montrer que le projet repose sur un soutien citoyen, au-delà des subventions. Chacun peut contribuer pour que ce festival voie le jour et que la cour du Palais Saint-Jean se transforme en véritable cinéma en plein air.

Et l'événement restera gratuit ?

Oui, tout sera gratuit. Nous nous battons pour rendre la culture accessible à tous, au cœur du Vieux-Lyon, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Merci beaucoup, Roland Stevenot, d'être venu sur notre plateau. Quant à vous, merci d'avoir suivi cette émission. Vous retrouverez plus de détails sur la vie culturelle lyonnaise et le cinéma sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.

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