Fabrice Pannekoucke a confirmé que la Région Auvergne-Rhône-Alpes n'appliquera pas le versement mobilité aux entreprises de son territoire. "Un choix courageux" selon le président de Région qui n'a pas manqué de glisser un tacle aux élus écologistes de la Métropole de Lyon.
C'est une décision qui avait été rendue publique il y a quelques semaines déjà. Prévu dans le budget de l'Etat 2025, le versement mobilité régional permet désormais à toutes les régions françaises qui le souhaitent de taxer les entreprises de 11 salariés et plus à hauteur de 0,15% de leur masse salariale pour financer une partie de la politique menée en faveur des mobilités. La Région Auvergne-Rhône-Alpes, comme toutes les régions dirigées par un président LR, avait aussitôt annoncé qu'elle n'appliquerait pas ce nouveau versement mobilité sur les entreprises de son territoire.
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"On ne peut pas faire peser plus encore sur les entreprises" a confirmé ce jeudi 27 mars, en préambule de l'assemblée plénière de la Région, Fabrice Pannekoucke, son président. "C'est un choix courageux qui permet de tenir notre engagement depuis le début, celui de ne pas augmenter les charges et les impôts dans notre Région", a poursuivi le successeur de Laurent Wauquiez, au cours du laïus habituel sur la bonne gestion financière de la collectivité au plus de 4 milliards d'euros.
"Ce n'est pas une décision facile car nous renonçons tout de même à 100 millions de recettes" complète Nicolas Daragon. "Ce piège dans lequel nous ne tombons pas est un signe fort envers nos entreprises" estime le vice-président délégué aux finances. La Région, qui explique avoir "fait le choix des entreprises contre celui de la fiscalité" tient tout de même à rassurer : malgré ce manque à gagner, elle va poursuivre ses investissements "pour les mobilités de demain".
Objectif 300 000 voyageurs à l'horizon 2035
La collectivité a notamment annoncé le renforcement de l'offre des TER dans l'étoile ferroviaire lyonnaise de 15% d'ici fin 2026 et maintient son ambition de passer de 220 000 passagers par jour à 300 000 à l'horizon 2035, soit une hausse de 40% "ce qui n'a jamais été fait" se félicite Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux transports.
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"Grâce à tous les efforts que nous avons fait depuis 2016, on va pouvoir maintenir notre ambition avec des investissements conséquents" reprend Fabrice Pannekoucke. Avant de tacler la Métropole de Lyon et le Sytral qui a annoncé récemment la future hausse du versement mobilité pour les entreprises de l'agglomération lyonnaise. "La Métropole ponctionne avec cette seule taxe plusieurs centaines de millions d'euros par an" explique la Région, en comparant, d'un côté ses 2,4 milliards d'euros d'investissements dans les transports, sans versement mobilité et avec 80% de fond propre, et les 1,2 milliards d'euros d'investissement pour le Sytral et la Métropole dont 481 millions d'euros récupérés grâce au versement mobilité.
"Avec cette décision, on dit une fois de plus non à l'enfer fiscal qui pèse de manière insupportable sur nos entreprises" conclut Fabrice Pannekoucke.