Pour Louise Vignaud et Gwenaël Morin, les classiques n’ont rien perdu de leur verve, ni de leur sens. Il faut juste créer de nouvelles conditions pour les écouter. Résolument. Aiguiser nos oreilles pourrait bien être aussi l’intention d’Antonella Amirante et Jacques Chambon...
Le Misanthrope sur un ring
Sur les côtés et face à la scène, transformée en une sorte de ring : les spectateurs. Au centre : Alceste et Célimène. C’est le dispositif original imaginé par Louise Vignaud pour son Misanthrope, la comédie sans doute la plus philosophique de Molière. “Dans la pièce de Molière, le combat amoureux est à la hauteur des enjeux philosophiques. On a affaire à un groupe de personnes âgées de 25 à 40 ans qui font face à l’adversité et à la complexité du monde. Cela nous renvoie à notre propre situation au sein de notre compagnie”, confie la jeune metteuse en scène. Nom de cette compagnie : La Résolue. Tout un programme.
Le Misanthrope – Dernières représentations mardi 13, mercredi 14 et jeudi 15 février à 20h30, au TNP.
Dandin et Andromaque dans la caverne
En janvier, Gwenaël Morin a laissé les clés de son théâtre à Philippe Quesne, qui a débarqué avec ses taupes. Il est au Point-du-Jour pour un trimestre et nous verrons bientôt de lui deux autres pièces : L’Effet de Serge (20-24 mars) et La Mélancolie des dragons (17-21 avril). Mais ce mois-ci, il renverse la proposition : c’est lui qui invite son hôte. À investir la “scène nomade” que ce scénographe formé aux arts plastiques a présentée à la Sucrière pendant la Biennale, une grotte de plastique noir qu’il décrit comme un “espace possible”. Vérification dès ce mardi avec la troupe réunie par Gwenaël Morin pour la reprise de Dandin et Andromaque.
Dandin + Andromaque – Du mardi 13 au samedi 17 février à 20h, au théâtre du Point-du-Jour
Et un ancien président à l’Élysée
Antonella Amirante, dont on a déjà pu voir à Lyon Arrange-toi !, La Revanche et Du piment dans les yeux, met cette semaine en scène Jacques Chambon en ancien président d’un pays en crise déroulant sa confession à son peuple. Le discours, le langage, la vérité : exercice d’esprit critique au théâtre de l’Élysée.