On l'avait découvert à l'occasion de la Biennale d'art contemporain de 2005, où ses affiches de femmes écartelées tiraient la bourre à sa statue de Jésus crucifié, question provoc. Celui qui a inventé son nom et sa date de naissance (en mai 1968), revient donc à Lyon avec un bon nombre de ces mêmes pièces : les "fucks" sérigraphiés sur différents objets pour différents messages politiques, les statuettes bandées par de la rubalise rouge et blanche de chantier. Et avec, en nouveauté, un labyrinthe fait du fil barbelé utilisé à Guantanamo. Ce discours à l'évidence contestataire, antimilitariste, anticapitaliste-sauvage, anti-cons, n'est pas très original et n'est convaincant que par effet d'accumulation, comme si l'on cédait à quelqu'un qui a tenu le crachoir trop longtemps. Il faut tout de même reconnaître à Geers un travail poussé sur l'incidence et sur le temps de l'action, qu'il rapporte à merveille à un objet pour seule trace de ce qui s'est passé. Dans ce sens, le monsieur n'hésite pas, lors de ses vernissages, à proposer du champagne dans des coupes moulées sur son sexe. Un message pour aimer l'art. Et le boire à la source, sans doute.
Kendell Geers, IRRESPEKTIV, jusqu'au 4 janvier. Au MAC de Lyon, Cité Internationale,
81 quai Charles de Gaulle Lyon 6. 04 72 69 17 17
Voir aussi :
On tranche dans les volumes à l'Institut d'Art Contemporain