Makbeth (photo de répétitions) © Nicolas Martinez

Théâtre des Célestins : Makbeth, un spectacle monstre !

Le Munstrum Théâtre, compagnie associée au théâtre des Célestins, a choisi de s’attaquer à Shakespeare et à Macbeth, pièce qui décrit l’ascension vers le pouvoir, et le règne sanglant, d’un couple royal.

“Nous voulons regarder en face la violence du monde et la combattre avec notre outil principal : la joie.” C’est ainsi que Louis Arene définit le projet de la troupe qu’il dirige avec Lionel Lingelser, le Munstrum Théâtre.

Ils ont tous deux été formés au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, et ont fondé le Munstrum Théâtre en 2012, près de Mulhouse. Leur troupe affirme sa radicalité esthétique, marquée par les apports du théâtre physique et des techniques masquées.

Le masque est pour eux comme une seconde peau qui cache autant qu’il révèle, qui permet de semer le trouble, de jouer sur tous les tableaux, outrancier et sacré, comique et horrifique.

On a d’ailleurs pu le constater avec les deux spectacles présentés la saison dernière sur le grand plateau du théâtre sang et or (sans compter l’épatant seul-en-scène autobiographique de Lionel Lingelser, Les Possédés d’Illfurth, une création un peu à part jouée sur la petite scène des Célestins, sans masque), 40° sous zéro, un diptyque reprenant deux courtes pièces de Copi, L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer et Les Quatre Jumelles, totalement barges et grotesques mais un poil répétitives. Et surtout une formidable version du Mariage forcé, une comédie hautement comique et pourtant peu montée de Molière, jouée avec des acteurs, évidemment excellents, de la Comédie-Française.

De Molière à Shakespeare

C’est sur William Shakespeare que le Munstrum a jeté son dévolu cette saison. Si le titre de l’œuvre de Shakespeare que Louis Arene mettra en scène, Macbeth, a légèrement été changé, transformé en Makbeth, ce n’est pas une coquetterie orthographique. C’est parce que le duo du Munstrum a conçu sa propre version de la plus courte des tragédies shakespeariennes, qui est aussi l’une des plus populaires.

Des personnages féminins ont été ajoutés (le Munstrum se revendique féministe), d’autres évincés. On devrait cependant retrouver la trame originale, qui retrace de façon très romancée l’accession au pouvoir de Macbeth, qui régna en Écosse de 1040 à 1057. Soit l’itinéraire d’un homme dévoré d’ambition, d’abord général dans l’armée, qui commet le crime de régicide pour s’emparer du pouvoir, poussé par son épouse, la venimeuse Lady Macbeth. Avant que la culpabilité et la paranoïa ne fassent peu à peu sombrer le couple royal dans la folie.

Avec cette nouvelle création, le Munstrum promet de prendre à bras-le-corps des angoisses, qui ressemblent étrangement à celles d’aujourd’hui, dans un univers fantastique, où le rire jouxte l’effroi.

Makbeth – Du 10 au 18 avril aux Célestins

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