Mathieu Coblentz, metteur en scène établi au Guilvinec (Finistère), revient au TNP afin de proposer une version de Peter Pan, fidèle au roman de Sir James Matthew Barrie, Peter and Wendy.
Nul n’ignore qui est Peter Pan. C’est Walt Disney qui a réellement popularisé le personnage dans son film, Les Aventures de Peter Pan, sorti en France en 1953. Depuis ce fameux dessin animé, on ne compte plus les films (dont la célèbre comédie musicale de Vincent J. Donehue diffusée à la télévision américaine en 1960, Hook de Steven Spielberg en 1991, Peter Pan de Paul John Hogan en 2003 et Pan de Joe Wright en 2015 sont les plus connus), les pièces de théâtre, les livres et les bandes dessinées inspirés par “l’enfant qui ne voulait pas grandir”. Peter Pan a même donné son nom à un syndrome que l’on utilise en psychologie afin de désigner l’angoisse liée à l’idée de devenir adulte et de quitter l’enfance. Ou plus généralement afin de caractériser un adulte émotionnellement immature.
Tout cela ferait presque oublier le véritable créateur du personnage, le romancier et dramaturge écossais Sir James Matthew Barrie. Il est l’auteur de la version romanesque, Peter and Wendy, publiée en 1911. Le metteur en scène Mathieu Coblentz a justement tenu à rendre hommage à l’écrivain dans sa création théâtrale, Peter Pan, que l’on verra au TNP à la fin du mois de mars. “Au début, explique-t-il, il y a l’auteur, James Matthew Barrie, qui parle au public. Puis, Barrie devient Peter, qui devient Crochet, et nous voilà envolés avec Wendy et ses deux petits frères sur l’île fantastique de Neverland. Ici, l’on peut croiser la route de Peaux-Rouges et de pirates, de sirènes et de fées, ainsi que d’une ribambelle de jeunes garçons, les Enfants perdus. Tandis que les aventures rocambolesques foisonnent, Wendy s’interroge : depuis combien de temps sont-ils partis ? N’est-il pas l’heure, pour elle et ses frères, de prendre le chemin de la maison, avant de tomber à leur tour dans l’oubli ?” Voilà une excellente occasion de retrouver ce metteur en scène dont on avait apprécié Fahrenheit 451, d’après le roman de Ray Bradbury et L’Espèce humaine, inspiré par l’œuvre et la vie de Robert Antelme, deux créations programmées par le TNP. Cette version théâtrale de Peter Pan, accessible dès la huitième bougie soufflée, s’annonce à la fois poétique et passionnante, avec masques, costumes et maquillages d’une beauté inquiétante. Ainsi qu’une scénographie ingénieuse qui permet de mêler rêve et réalité en multipliant les espaces de jeu.
Peter Pan – Du 27 mars au 1er avril au TNP