AFFAIRE PHINEAS : LE PROCES D'UN NAZILLON

Cela ne l'a pas empêché de tenter de décapiter deux personnes d'origines maghrébines et de profaner un cimetière juif. Devant les Assises du Rhône, il risque la prison à perpétuité.

Lundi 21 mai s'est ouvert le procès de Mickaël Tronchon, alias Phinéas. Cette signature, qui sonne comme Fantomas, cache un Villeurbannais qui, à 24 ans, s'est rendu tristement célèbre. Après plus de deux ans de détention, il est apparu à la barre le teint blafard. Le 5 août 2004, cet individu sans histoire tente de décapiter à la hache, en pleine rue, un homme d'origine maghrébine. Par chance, la victime en réchappe. Cette agression, à l'aspect gratuit, est revendiquée le lendemain à la police : "nous sommes un groupuscule néo-nazi appelé Phinéas. Nous sommes la 2e armée d'Hitler. Lyon va devenir le terrain de chasse des loups d'Hitler". Pour bien faire passer le message, il envoie une lettre au Progrès, mais qui n'en fait aucune mention. Il décide alors de populariser sa croisade anti-arabe en s'en prenant au cimetière juif de la Mouche, à Gerland. Dans la nuit du 8 août, il profane 65 tombes sur lesquelles il inscrit des croix gammés et celtiques, les mots "Adolf Hitler", "Invasion islamique Resistence" (sic) et encore la signature "Phinéas", qu'il emprunte à des groupuscules néo-nazis des Etats-Unis. Ils revendiquaient leurs crimes racistes en se référant à un personnage de la Bible qui châtiait les mauvais éléments du peuple Juif.

Une marque néo-nazi
Avec cette profanation, celui que l'on nomme désormais Phinéas réussit son coup. En cette période estivale, télés, journaux et radios ne parlent plus que de ça. Très vite, les enquêteurs font le lien avec l'agression de Villeurbanne. D'autant plus facilement que Mickaël Tronchon a pris soin de laisser sa hache dans le cimetière. Mais l'enquête n'a même pas le temps de remonter jusqu'à Phinéas, que celui-ci se rend à un commissariat de Paris. Devant les policiers auxquels il a décidé de se livrer, il fait le salut hitlérien et déclare : "je viens me rendre car hier, j'ai tué un arabe". L'"arabe " en question est un papy de 60 ans que Mickaël Tronchon a effectivement tenté de décapiter. Par chance encore, la victime s'en sort avec quelques blessures. Aux policiers, il explique qu'il a fini en beauté avec ce "meurtre" et que la publicité, qui a été faite autour de ses actes, serait suffisante pour provoquer de nouvelles actions contre "l'invasion arabe".

Poursuivi pour tentatives de meurtre à raison de l'appartenance de la victime à une ethnie et dégradation de lieu de culte, Mickaël Tronchon risque la prison à perpétuité. Verdict : vendredi 25 mai.

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