Véronique Sarselli
Véronique Sarselli

"Lyon se ferme", dénonce Véronique Sarselli (LR)

Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon et candidate LR à la Métropole de Lyon en 2026, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

A l'écart du tumulte généré par la possible entrée en lice de Jean-Michel Aulas aux municipales à Lyon, Véronique Sarselli, maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon, a officiellement lancé sa campagne pour la présidence de la Métropole de Lyon deux mois après avoir gagné une primaire face à Sébastien Michel.

Elle entre en campagne en surfant sur le mécontentement généré par les nombreux travaux aux quatre coins de la Métropole de Lyon : "quand on oppose urgence climatique et réalité sociale, ça ne peut pas aller. Et c'est le cas avec la mise en place de la ZFE, cette volonté d'aller plus loin que la loi, puisque monsieur Bernard a été très clair là-dessus. Lorsqu'à Paris, on essaie de la remettre un petit peu en cause et d'essayer de voir comment elle peut avoir une réalité sociale. Monsieur Bernard n'hésite pas à dire que pour lui, s'il faut, il ira jusqu'au Crit'air 2, ce qui n'est pas du tout dans la loi. Et puis le rythme des travaux aujourd'hui dans Lyon. Vous descendez dans le centre de Lyon, vous avez quoi ? 4-5 séquences de travaux qui pénalisent tout le monde, qui pénalisent les travailleurs, qui pénalisent les jeunes, qui pénalisent tous ceux qui veulent avoir accès à Lyon. Lyon se ferme".

Lire aussi : Piétonnisation : Lyon se ferme-t-il ?


La retranscription intégrale de l'entretien avec Véronique Sarselli

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Véronique Sarselli. Vous êtes maire des Républicains de Sainte-Foy-lès-Lyon et aussi candidate de votre parti des Républicains pour briguer la présidence de la métropole en 2026. Je dis candidate, c'est le bon terme, ou chef de file ? Parce que à droite dans votre camp, ça ne semble pas être une évidence que vous soyez la candidate, on vous dépeint parfois en chef de file, ce qui ne sera pas tout à fait pareil.

Alors, je vous rappelle qu'il y a eu quand même une primaire, en tout cas une désignation par élection le 2 février de la famille politique élargie aussi, puisque certains n'étaient pas forcément LR. Élection qui a désigné un chef de file, chef de file qui est destiné à être candidat, puisqu'il faut d'abord rassembler et il est destiné à être candidat, oui.

Parce que Gilles Gascon, l'autre jour, à qui on a longtemps prêté l'intention de se présenter à cette primaire mais qui n'y était pas allé finalement, disait « Véronique Sarselli est notre chef de file, elle est là pour opérer le rassemblement », mais il n'excluait pas que si jamais la configuration politique s'y prêtait, ils puissent devenir votre candidat pour l'élection à la Métropole. C'est pour ça que je vous demandais s'il y avait une différence entre chef de file et candidate. Est-ce que aujourd'hui vous pouvez nous dire « je serai la candidate des Républicains pour la présidence de la métropole ».

Premièrement, je travaille avec Gilles Gascon depuis un an, c'est un partenaire de confiance, il me soutient, je le soutiens. Puis la deuxième chose, c'est qu'il est venu voter à cette primaire, donc il m'a soutenue jusqu'au bout. Et oui, oui, oui, ce chef de file est destiné à devenir candidate.

Donc vous ne craignez pas qu'il y ait un coup de Trafalgar dans un troisième tour et que certains vous prennent la place opportunément au dernier moment ?

Je crois que justement la famille politique a fait de l'exercice que ce soit clair par une désignation et par une élection interne.

Vous avez entamé votre campagne la semaine dernière en promettant, si vous étiez élu, de sortir d'une écologie punitive. Déjà, qu'est-ce qui est punitive dans ce qu'ont déroulé les écologistes et est-ce qu'une écologie peut s'abstenir de contraintes ? Est-ce qu'elle peut être efficace sans contraintes ? Il y a une question très politique et une question presque philosophique.

Evidemment qu'elle peut être mise en œuvre sans brutalité. Ce qui a été punitif, c'est la brutalité et de toujours faire reposer sur les mêmes cette transformation. En tout cas, les Lyonnais, les grands Lyonnais pèsent lourd, en fait peinent dans cette brutalité. C'est ça qui en fait quelque chose de punitif aujourd'hui.

Mais qu'est-ce qui est punitif ? Qu'est-ce que vous voyez de punitif ?

La brutalité, qui d'ailleurs s'est faite de manière non pas progressive mais dès le début du mandat. Et puis je crois véritablement à une écologie efficace. Ce que je veux dire par là, c'est qu'à force de brutaliser, on détourne véritablement de l'objectif. Ça peut être même contre-productif et on le voit tous les jours.

Mais qu'est-ce que vous voyez concrètement comme projets qui ont brutalisé ?

Les travaux, l'immensité des travaux, la rapidité avec laquelle ils se sont mis en place, la transformation de l'espace public du jour au lendemain qui s'est fait véritablement avec brutalité. On ne peut pas dire l'inverse.

Parce que pour vous, on avait encore le temps ? Parce que les écologistes vous répondront qu'il y a une urgence climatique qui est là, qu'il faut agir maintenant, que la politique des petits pas, elle ne marche plus, elle ne suffit pas.

Ce qui est sûr, c'est que quand on oppose urgence climatique et réalité sociale, ça ne peut pas aller. Et c'est le cas avec la mise en place de la ZFE, cette volonté d'aller plus loin que la loi, puisque monsieur Bernard a été très clair là-dessus. Lorsqu'à Paris, on essaie de la remettre un petit peu en cause et d'essayer de voir comment elle peut avoir une réalité sociale. Monsieur Bernard n'hésite pas à dire que pour lui, s'il faut, il ira jusqu'au Crit'air 2, ce qui n'est pas du tout dans la loi. Et puis le rythme des travaux aujourd'hui dans Lyon. Vous descendez dans le centre de Lyon, vous avez quoi ? 4-5 séquences de travaux qui pénalisent tout le monde, qui pénalisent les travailleurs, qui pénalisent les jeunes, qui pénalisent tous ceux qui veulent avoir accès à Lyon. Lyon se ferme.

Une partie de ces travaux, c'est des travaux sur les réseaux souterrains, électriques, canalisations. C'est des travaux qu'il ne fallait pas faire ?

On parle véritablement de ce qui est travaux dans une politique actuelle des écologistes.

Ces travaux sont préparatoires aux voix lyonnaises, à une piétanisation, mais c'est des travaux qui sont utiles, non ?

Mais ce qu'il faut, c'est proposer des solutions alternatives. On le voit bien dans le centre de Lyon, on voit bien ce qui est en train de passer avec les commerçants. Monsieur Bernard ne peut pas être sourd à tous les collectifs qui se sont montés aux quatre coins de la métropole de Lyon et dans Lyon. Donc c'est bien qu'il y a une brutalité et qu'il faut aujourd'hui peut-être accompagner, mieux accompagner, responsabiliser d'une autre manière. C'est dans ce sens là où c'est punitif.

En 2032, elle ressemblera à quoi la métropole que vous présideriez ? Qu'est-ce qui aurait changé ? Est-ce que vous auriez stoppé les voies lyonnaises, la piétanisation, la ZFE, la ZTL, rouvers des routes ? Quel changement serait tangible ?

Alors là, la question n'est pas sur une ou deux voies lyonnaises qui pose problème. Je pense que la question, elle est plus sur le rayonnement de notre métropole de Lyon, sur son attractivité. Aujourd'hui, il y a un réel souci. Notre métropole de Lyon se déclasse. Lyon se déclasse aussi, descendu dans le rang des villes en France. Donc il faut retrouver cette attractivité. Il faut retrouver aussi la liberté de circuler, la liberté de s'implanter, la liberté d'entreprendre. C'est tout ça qui est remis en cause.

Mais par exemple, la liberté de s'implanter, d'entreprendre, en quoi elle est menacée par les écologistes ? En quoi ils l'ont arrêtée ? En quoi ils ont restreint cette liberté ?

Je vous invite à aller questionner tous les commerçants, tous les artisans, toutes les PME et toutes les entreprises qui aujourd'hui sont pénalisées par cette politique écologiste. J'en veux pour l'oeuvre la dernière décision fiscale, la CFE, qui pénalise grandement les entreprises aujourd'hui à un moment où elles devraient être justement libérées. Et libérées notamment de taxes.

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