Gregory DOUCET - @Hugo LAUBEPIN
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Le maire de Lyon, Grégory Doucet placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête financière

Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet est entendu ce mercredi dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics.

Le maire écologiste de Lyon est actuellement entendu par la brigade financière dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics a appris Lyon Capitale de source policière, confirmant une information du JDD.

Lire aussi : Lyon : le rapport à l'origine des perquisitions à l'Hôtel de Ville dévoilé

"Une étape normale de l’enquête" assure la Ville

"Le maire de Lyon est entendu en tant que représentant de la collectivité dans une étape normale de l’enquête pour expliquer le fonctionnement de la ville et défendre la légalité des décisions prises. Il collabore pleinement avec la justice et continue d’assumer ses fonctions avec responsabilité. La Justice suit son cours", a réagi la Ville de Lyon ce midi. Contacté, le parquet de Lyon n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations. Selon nos confrères de l'AFP et du JDD, citant des sources judiciaire et policière, il s'agit bien d'une garde à vue, et non d'une simple "audition" comme évoquée par la Ville de Lyon.

Dans un second temps, l'entourage du maire a finalement rétropédalé et confirmé qu'il s'agissait bien d'une audition sous le régime de la garde à vue et non d'une audition libre. Selon nos informations, cette garde à vue devrait durer toute la journée. Le régime de la garde à vue ne présage en revanche en rien des suites données à cette dernière. Selon le JDD, l'ex-maire de Lyon et candidat aux élections municipales de 2026, Georges Képénékian a également été placé en garde à vue mardi 8 avril. Contacté, l'intéressé ne nous a pas encore répondu. D'anciens cadres municipaux seront par ailleurs entendus cette semaine.

Cette audition est réalisée dans le cadre d'une enquête ayant déjà donné lieu à des perquisitions et des auditions à l'Hôtel de Ville le mardi 13 mars 2024. Elles avaient été réalisées dans le cadre d'un commission rogatoire de trois magistrats instructeurs, saisis d'une information judiciaire ouverte le 7 février 2024 par le parquet de Lyon, du chef de "détournement de fonds publics par personnes dépositaires de l'autorité publique".

Les chargés de mission "constituent en réalité des collaborateurs de cabinet" indiquait la CRC

L'enquête avait été ouverte après la réception par le parquet d'un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) examinant la communication externe de la Ville de Lyon de 2016 à aujourd'hui. Il épinglait la collectivité pour sa gestion des chargés de mission auprès des adjoints au maire sur l'ensemble de la période. "Sur la période contrôlée, durant laquelle trois maires se sont succédés, ces chargés de mission, au nombre d'une vingtaine, recrutés avec la participation des adjoints et souvent hors du cadre légal, exercent des missions correspondant à celles confiées à des collaborateurs de cabinet du maire et non pas des activités administratives", relevait la CRC.

Les magistrats considèrent ainsi que ces salariés "constituent en réalité des collaborateurs de cabinet et que la ville dépasse donc largement le plafond de 12 collaborateurs de cabinet que la loi lui impose". Dans un communiqué diffusé mardi 10 septembre 2024, avant même que le rapport ne soit rendu public, la Ville de Lyon indiquait de son côté qu'elle "ne partage pas l'analyse juridique de la CRC qui remet en cause l'organisation de la collectivité". Et ajoutait alors : "Pour autant, pour protéger l’institution, la Ville de Lyon fait le choix de mettre en œuvre la recommandation émise par une autorité de contrôle et supprimera le pôle des chargés de mission thématique. Les agents seront redéployés et leurs missions évolueront à l’issue d’un processus de dialogue social comme pour toute réorganisation."

Cette ambiguïté entre collaborateur politique et personnel administratif au service de la collectivité fait l'objet d'investigations à la région Auvergne-Rhône-Alpes, dirigée anciennement par Laurent Wauquiez (LR), menées par le parquet national financier (PNF). La région Île-de-France avait également été perquisitionnée en 2020 dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics suite à un signalement de la CRC qui pointait du doigt le trop grand nombre de collaborateurs politiques (25 au lieu de 13) employés par la Région.

Lire aussi : Perquisitions et auditions à l'Hôtel de Ville de Lyon après un signalement de la droite

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