Tract alarmiste de la CGT, plainte de l'école... Depuis le 15 avril, une conférence sur la Palestine organisée à l'ENS sème la discorde, dans un contexte déjà particulièrement tendu au sein du milieu universitaire lyonnais.
Depuis le 15 avril dernier, une conférence organisée à l'École normale supérieure (ENS) de Lyon sur la Palestine et le sionisme attise les tensions. Organisée par des associations étudiantes, la conférence faisait intervenir Pierre Stambul, ancien professeur de mathématiques de 75 ans, qui se présente lui-même à la fois comme un spécialiste du sionisme et en faveur de "l'autodétermination du peuple palestinien".
Cette intervention, au cours de laquelle il désigne le Hamas comme "un mouvement de résistance" et accuse l'État d'Israël de "génocide" a déjà été effectuée, mais avait également dans été interdite dans un premier temps par le président de l'Université de Montpellier en mars 2024.
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C'est là que tout se complique. Selon un communiqué alarmiste de la CGT, "un commando de plusieurs personnes" aurait été à l'origine d'une "scène d'une fureur inouïe". "De nombreux étudiants et participants ont été violemment pris à parti", a ajouté le syndicat, dénonçant "un mouvement d'extrême droite violent et usant d’intimidations verbales et physiques pour empêcher le débat démocratique". L'ENS a alors immédiatement porté plainte.
Néanmoins, certains auditeurs présents lors de la conférence réfutent cette version des faits, qui serait selon eux totalement erronée. "Il n'y a eu aucun blessé, aucune violence physique, raconte à Lyon Capitale une femme de 65 ans, présente à titre personnel ce mardi 15 avril dans l'amphi Descartes de l'ENS. Je n'ai pas vu de personnes cagoulées ni de crânes rasés, plutôt un mélange d'étudiants et de personnes âgées de 60-70 ans. Tout au plus, j'ai vu une dame porter un masque chirurgical."
Des échanges tendus
Pour elle, c'est le discours non vérifié de l'ancien professeur de mathématiques à la retraite qui a attisé les tensions dans la salle, uniquement restées verbales. Parmi la centaine d’auditeurs présents, une petite poignée, sans appartenance affichée, ont effectivement tenté de contredire le conférencier, sans succès. "Pourquoi un drapeau palestinien dans un établissement éducatif ?", a interpellé un premier. "Quelles sont vos sources ?", a demandé un autre, dénonçant des mensonges et une "propagande" face à la tonalité militante assumée du conférencier.
Malgré ces échanges tendus, la conférence a pu se dérouler jusqu'au bout, pendant une heure. Elle n'a toutefois pas débouché sur un temps de question entre le conférencier et l'assistance, alors promis avant le début de la rencontre. Ce que déplore notre témoin. "Ce n'est pas normal que les gens ne puissent pas poser de questions", termine-t-elle.
Le Hamas ? Des valeurs d'extrême droite (place de la femme à la maison, notion de pureté exacerbée, élimination des opposants, sacralisation du chef, etc).
Le gouvernement d'Israël actuellement ? Il est d'extrême droite.
Il est grand temps d'appeler les choses par leur nom. Et d'arrêter de tuer des gens d'où qu'ils soient.