Nous reprenons notre tour de la programmation des salles lyonnaises pour la saison 2014-2015. Aujourd’hui, le théâtre Les Ateliers qui, sous l’impulsion de son nouveau directeur, a décidé de suivre la consigne de Rimbaud et d’être “résolument moderne”. Comme l’a toujours fait Joris Mathieu avec sa compagnie Haut et Court.
Nouvelles technologies, arts numériques, “environnement multimédia”… Avouons-le, il nous est assez difficile de définir ce que l’on peut mettre précisément sous ses vocables en vogue depuis la fin du siècle dernier dans l’univers des arts vivants. En tout cas, ils regroupent un champ passionnant d’expérimentations hétérogènes et diverses.
On en aura la preuve cette saison aux Ateliers, puisque les spectacles et performances qui y sont à l’affiche ont en commun d’utiliser ces nouveaux outils. Un axe qui pourrait se conjuguer avec l’ouverture au jeune public, puisque Joris Mathieu s’est porté candidat à la succession de Nino d’Introna à la direction du TNG*.
* Nino d’Introna quittera le TNG à la fin de l’année, le nom de son successeur devrait être connu mi-septembre. Lire l’entretien de Lyon Capitale avec Nino d’Introna dans notre supplément Culture de rentrée, distribué avec le mensuel de septembre, en vente dès samedi 30 août.
Nouvelles technologies au service du texte
Le but reste cependant, comme le souligne le nouveau patron des Ateliers, d’offrir sur scène une poésie singulière, en éclairant les textes sans les mettre au second plan. Les nouvelles technologies n’ont donc pas vocation à servir de gadgets n’attirant que des geeks en mal de sensations fortes. Les quelques projets que nous passons ici en revue en témoignent.
Rêves/Kafka
Philippe Vincent, metteur en scène passionné depuis toujours par les interactions entre cinéma et théâtre, propose avec cette création une plongée dans un univers kafkaïen, inspiré à la fois de La Métamorphose et du Procès. La grande salle du théâtre sera transformée en studio de cinéma tandis que la petite deviendra une salle de projection pour mieux appréhender le cauchemar vécu par le héros de Kafka.
Le Fantasme de l’échec
En partenariat avec le théâtre de la Croix-Rousse, une autre Lyonnaise, Véronique Bettencourt, reprendra sa pièce présentée à l’Élysée. Soit une analyse fine et drôle, basée sur de nombreux témoignages filmés, sur le thème des déconvenues artistiques.
Dragging the Bone
Spécialisé dans les arts visuels, l’artiste belge Miet Warlop nous entraîne dans une rencontre festive entre danse, théâtre et art contemporain. Un mélange savamment pimenté d’humour et d’absurde, où le matériau autobiographique prend son envol.
Eau sauvage
Sur le texte de Valérie Mréjen, la mise en scène de Julien Fisera nous plonge dans un dispositif singulier où interviennent vidéo et rétroprojections (cf. illustration en haut de cet article). Le spectacle se penche sur les angoisses d’un père qui voit sa fille grandir, rejoindre l’âge adulte.
Voyage à Lilliput
La mise en scène de Karim Bel Kacem explore d’une façon troublante le récit de Jonathan Swift.
War Sweet War
Metteur en scène iconoclaste reconnu par ses pairs aussi bien que par un public nombreux, Jean Lambert Wild possède l’art d’inventer des rituels hypnotiques en chair et en vidéo. Créé en 2012, War Sweet War est une descente aux enfers dans l’intimité d’un couple infanticide.
Les Ateliers. 5 rue du Petit-David, Lyon 2e.
Pour tout savoir sur la saison culturelle 2014-2015 à Lyon, lire aussi :
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– Théâtre des Célestins : vedettes et découvertes
– Saison 14-15 : la techno entre à l’Auditorium
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