Officiellement, la mairie assure que le Lou pourra l'occuper. Mais au club, personne n'y croit.
"Nous avons quatre ans pour bâtir une grande équipe comme le Stade Français capable de remplir le stade Gerland". Gérard Collomb, le maire de Lyon, est affirmatif. Le projet du grand complexe OL Land à Décines, ne devrait pas voir passer le stade de Gerland au rang d'attraction numéro un des journées du patrimoine lyonnaises. Thierry Braillard, adjoint aux sports de la ville de Lyon, confirme : "Le Lou rugby au stade de Gerland j'y crois. En enlevant un siège sur quatre, ramenant ainsi la capacité du stade à 30.000 places, je crois tout à fait possible de remplir copieusement le stade 10 matches sur 13 dans une saison. A condition que le Lou accède à l'élite et envoie du jeu, à l'instar de l'OL. A ce moment là, un Lyon - Toulouse avec 25.000 personnes à Gerland, je le répète, j'y crois".
La municipalité de Lyon projette une telle affluence d'ici à l'horizon 2010/2012. On peut pour le moins s'interroger sur la capacité d'un club de rugby, actuellement en deuxième division, à drainer 25.000 personnes dans son stade. Certes la dernière Coupe du Monde de rugby organisée en France a suscité un engouement inattendu. Certes Max Guazzini, le président du Stade Français, parvient à remplir le stade de France (80.000 places) jusqu'à trois fois dans l'année pour les grosses affiches du Top 14, avec des places à 5 euros et un repas offert. Mais en termes d'affluence, la réalité du championnat de France de rugby, est tout autre. La saison dernière, le stade Ernest Wallon de Toulouse enregistrait une moyenne de 13.800 spectateurs dans une enceinte qui peut en accueillir 19.000. Le stade Jean Bouin, arène des champions de France en titre ne compte que 12.000 places. Thierry Braillard répond qu'il a la conviction que les chiffres du rugby d'aujourd'hui ne reflètent pas celui de demain : "Dans dix ans un stade de 15.000 places ne sera plus à propos, le rugby va prendre des proportions toujours plus importantes. Il sera impossible de mener un projet économique viable avec des capacités si réduites", lance-t-il.
Un avis que ne partage pas forcément les premiers concernés. Gérald Gambetta, le capitaine du Lou rugby ne serait pas contre participer à un petit événement dans la région dès cette année pour la réception d'une grosse écurie de Pro D2 : "Jouer au stade Gerland pour la venue de Toulon et toutes ses stars, ça pourrait être pas mal. Pour la suite, on ne sait pas comment le Lou va grandir, mais l'idée d'évoluer dans une enceinte de 40.000 personnes au trois quart vide, j'avoue que ce n'est pas l'extase". Une opinion confirmée par son entraîneur, Raphaël Saint-André : "Promouvoir le rugby par l'intermédiaire du Lou serait génial. Mais remplir le stade Gerland tous les week-end serait difficile. Aujourd'hui pour mettre ne serait-ce que 20.000 personnes dans un stade, il faut être dans le top 3 français voir même européen. L'idéal serait de construire un outil adapté au Lou. Un stade de 15.000 places, avec une salle de musculation et un lieu de vie".
Le Lou s'est donné 3 ans pour accéder à l'élite du rugby français. Une échéance qui correspondrait à l'aboutissement du projet OL Land. Si le Lou est incapable d'occuper Gerland, la ville de Lyon se retrouvera avec un stade fantôme, rénové à grands frais pour la coupe du monde 98, et qui lui coûtera les yeux de la tête en entretien, sans que personne ne l'utilise. Un élément à prendre en compte au moment où la pertinence du nouveau stade pour l'OL fait débat.
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