D’après l’Insee*, près de 30 millions de personnes ont tenté leur chance au moins une fois dans l’année à un jeu de hasard en France. Sur la totalité de ces joueurs, entre 2% et 6% sont victimes du “jeu pathologique”, le jeu échappant complètement à leur contrôle. En d’autres termes, ces accros sont de véritables toxicomanes.
Longtemps ignorée - exception faite de certains chercheurs isolés, à l’instar de Jean-Pierre Martignoni-Hutin, sociologue à Lyon 1 ou de Marc Valleur, psychiatre à Paris - au mieux minimisée, la dépendance aux jeux d’argent et de hasard est aujourd’hui prise en compte comme un problème de santé publique majeur (plan de prise en charge des addictions 2007-2011). Majeur, car l’un des enjeux fondamentaux de la future libéralisation des jeux en ligne, touche directement à la protection des joueurs.
En juillet 2008, l’Inserm**, sur commande de la Direction générale de la santé, a rendu public la première étude pluridisciplinaire française sur le sujet : “les enjeux de santé publique que représentent le jeu problématique et le jeu pathologique ne peuvent être isolés de l’ensemble des questions économiques, politiques, sociales, éthiques, soulevées par les jeux de hasard et d’argent. La recherche d’une cohérence des politiques publiques doit conjuguer actions médicales, sociales et interventions individuelles et collectives”.
*En 2006
* Institut national de la santé et de la recherche médicale
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